Équipe fondatrice
- Zohra Rafifi : Auteure, Responsable communautaire, Chargée de projets. Elle conjugue expertise et parcours personnel pour proposer une approche d’accompagnement sensible et structurée.
https://aujourdhui.ma/culture/zohra-rafifi-le-personnage-de-zao-est-une-extension-de-moi-meme
- Ilham Chakoui : Journaliste, Présidente de trois associations et actrice locale de terrain, proche des besoins concrets de la population, lien de confiance et relais naturel.
https://tanja24.com/fr/index.php/2024/09/05/assilah-terre-daccueil-et-de-richesse-feminine
Assilah, terre d’accueil et de richesse féminine
Née à Assilah, une ville où le vent marin se mêle aux effluves des ruelles pittoresques, j’y ai passé les premières années de ma vie aux côtés de ma grand-mère. J’ai grandi entourée de ses couleurs et de ses traditions. Après une longue absence, je suis revenue avec l’enthousiasme de retrouver cette ville qui m’a vue naître. Cependant, à mon retour, Assilah avait changé. Les transformations étaient nombreuses, certaines difficiles à accepter, mais c’est dans cette nouvelle réalité que j’ai redécouvert les trésors cachés de cette petite ville côtière : « ses Femmes ».
Assilah n’est pas qu’une ville charmante par son architecture et son atmosphère accueillante. Sous ce décor, elle abrite des femmes dont l’énergie, le savoir-faire et la générosité transcendent le quotidien. Ces femmes, qu’on pourrait appeler les « perles d’Assilah », allient tradition et modernité avec une grâce admirable. Leur hospitalité est leur marque de fabrique, et elles sont à la fois les gardiennes de la culture locale et les forces motrices de la modernisation.
A travers mon parcours, j’ai eu le privilège de rencontrer des femmes extraordinaires : Malika, une architecte dont le parcours surpasse celui de nombreux entrepreneurs ; Fatiha, femme de lettres, dont la sagesse est une source d’inspiration et de respect pour toute la communauté ; Rafia, une styliste talentueuse, qui mélange avec élégance les codes vestimentaires traditionnels et contemporains ; Naima, une femme dont la carrière exemplaire, marquée par ses années à la banque, force le respect. Elle gérait les finances avec une précision implacable.
Toutes ces femmes, qu’elles évoluent dans des professions prestigieuses ou qu’elles œuvrent en toute discrétion au sein de leur foyer, incarnent la force tranquille de la femme zaillachia. Amina, docteure audacieuse, a eu le courage d’ouvrir un laboratoire, plus que nécessaire dans cette petite ville ; Ilham, jeune femme dynamique, préside trois associations caritatives ; Touria au cœur d’Or, toujours prête à aider son prochain avec générosité et bienveillance ; Rachida, une sacrée femme, celle qu’on oublie pas.
C’est en hommage à ces femmes que j’ai voulu mettre en place un événement célébrant leur rôle crucial dans l’évolution de la ville. Un défilé retraçant l’histoire des femmes d’Assilah, de l’époque ancienne à aujourd’hui, aurait permis de mettre en lumière leurs contributions. Malheureusement, malgré l’enthousiasme suscité par ce projet, il n’a pu voir le jour, les soutiens promis n’ayant pas été au rendez-vous.
Cette situation a soulevé une question : est-ce parce que l’on a voulu mettre en avant les femmes plutôt que les hommes ? Ou simplement parce que la culture locale n’est pas encore prête à célébrer pleinement ces héroïnes silencieuses ?
Il est cependant essentiel de souligner que malgré ces défis, les femmes d’Assilah continuent de briller par leur résilience et leur engagement. Elles œuvrent avec cœur et détermination pour le bien-être de leur communauté, sans chercher la reconnaissance. Même face aux obstacles, elles parviennent à préserver une image digne et bienveillante.
Assilah, par son charme, son histoire et surtout grâce à ses femmes, demeure une ville où l’énergie féminine inspire et élève. L’expérience que j’ai vécue à leurs côtés, bien que parsemée de quelques difficultés, reste profondément marquante et positive. La femme zaillachia mérite d’être connue, célébrée, et mise en avant pour sa contribution inestimable à la richesse de cette ville.
Zohra RAFIFI
